Montréal, 8 mars 2024 – Il y a maintenant cinq ans qu’Isabelle Harris a quitté sa Colombie-Britannique natale pour s’installer à Montréal, dans le but de poursuivre son entraînement au Centre national situé dans les locaux de l’INS Québec. Si cette décision est venue avec son lot de défis, elle permet aujourd’hui à la judoka de 22 ans de poursuivre sa route vers ses plus grands rêves sportifs.
Harris admet d’emblée que ses parents étaient craintifs de la voir déménager seule à l’autre bout du pays, où elle ne connaissait personne, quelque temps après qu’elle ait terminé ses études secondaires en accéléré avec l’école à domicile.
« Ils m’ont soutenue, mais ils se faisaient du souci, car j’étais jeune. Finalement, tout a bien été. J’étais contente d’avoir cette chance, mais j’ai eu le mal du pays au début. Il y a aussi eu un choc culturel, car je ne parlais pas français. Je suis passée d’une famille de quatre enfants où nous faisions l’école à la maison à me retrouver seule », raconte Isabelle Harris qui, à 17 ans, a dû s’acclimater à un nouvel environnement bilingue, situé à plus de 4500 kilomètres de la maison.
« Du côté sportif, l’entraînement au Centre national était beaucoup plus difficile qu’à mon club local. C’était dur physiquement, mais je ne me suis pas découragée. Je n’ai jamais douté, j’ai persévéré en j’en suis fière ! Ça m’a vraiment permis de m’améliorer et d’obtenir des points précieux pour recevoir mon brevet d’athlète (de Sport Canada) », constate la judoka, qui combat chez les moins de 63 kg.
« J’ai eu beaucoup de soutien de la part de ma famille et de mes entraîneurs de la Colombie-Britannique. Sans eux, je n’y serais pas arrivée ! » – Isabelle Harris
D’abord adepte du ballet durant son enfance, Isabelle Harris a vu sa carrière sportive prendre un tournant pour le moins abrupt, à l’âge de 12 ans, quand elle s’est tournée vers le judo. L’athlète originaire d’Abbotsford a alors vu naître en elle un esprit compétitif indéniable, le tout, au sein d’une discipline où elle pouvait mettre en application des éléments appris du ballet.
« Plus j’étais engagée dans le judo, plus j’aimais ça. Le ballet m’a appris à travailler fort et aussi à contrôler mon corps, ce qui rend plus facile le contrôle de celui de mes adversaires. Mettre beaucoup d’heures pour exécuter des mouvements parfaits en ballet, c’est ce qui s’est transposé au judo », explique Harris, qui a rapidement su qu’elle souhaiterait un jour atteindre les plus hauts niveaux de son sport.
Aux côtés des meilleures
Nul doute, Isabelle Harris a fait preuve de caractère depuis son arrivée à Montréal et elle profite de chaque instant pour apprendre des entraîneurs et des athlètes basés au Centre national d’entraînement, dont la numéro un mondiale de sa catégorie, Catherine Beauchemin-Pinard.
« Ça fait tellement une grosse différence et les entraîneurs sont incroyables. Même le programme de musculation a fait une grande différence pour moi ! J’ai toujours cru que ça fonctionnerait », affirme Harris avec une confiance inébranlable.
Qui plus est, la Canadienne a aussi eu la chance de cohabiter avec une autre tête d’affiche de l’équipe nationale senior lors de son premier été au Québec : la championne du monde 2021 des moins de 57 kg, Jessica Klimkait.
« J’étais un peu intimidée, mais elles (Catherine et Jessica) sont super gentilles », lance Harris en riant.
« Je suis maintenant amie avec elles, ce qui est très cool ! Quand je suis arrivée ici, je les voyais comme des célébrités parce qu’elles sont si bonnes, mais de m’entraîner avec elles et d’apprendre à les connaître a plus transformé ce rêve en réalité. Tu sens vraiment qu’elles sont à tes côtés. Elles ont réussi et elles peuvent m’aider à réussir à mon tour. Je vois leurs hauts et leurs bas et comment elles rebondissent. C’est inspirant. »
Sauf incident, c’est Catherine Beauchemin-Pinard qui représentera le Canada dans le tableau des moins de 63 kg aux Jeux olympiques de Paris cet été. Isabelle Harris est donc une observatrice et participante privilégiée dans la préparation de la médaillée de bronze des Jeux de Tokyo et elle peut mettre en application les apprentissages lors des nombreux tournois continentaux auxquels elle participe.
Harris était d’ailleurs des Jeux panaméricains de Santiago, au Chili, où elle a été décorée d’argent au terme d’un tournoi remporté par l’Olympienne Maylin Del Toro Carvajal, de Cuba, six fois médaillée en Grand Chelem.
« C’était une expérience incroyable et j’étais très confiante cette journée-là. Mon tirage était très difficile et le premier match était contre la Mexicaine Prisca Awiti Alcarz, classée dans le top-15 mondial. Elle m’avait déjà vaincue à des Opens panaméricains et là, j’ai réussi à l’emporter », se remémore Harris.
« Je me suis prouvé à moi-même que je fais les bonnes choses et que je vais me rendre où je veux aller. C’est une étape importante pour moi et c’était une belle façon de conclure ma saison. »
Présentement 64e au monde dans sa catégorie, Isabelle Harris espère maintenant que cette performance pourra lui servir de tremplin pour la suite de sa carrière et accomplir son prochain objectif de devenir championne panaméricaine de sa catégorie. Fidèle à ses habitudes, elle donnera tout ce qu’elle a pour y parvenir.
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Rédigé par Sportcom pour Judo Canada
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